Thierry GREGOIRE

Né à Lille en 1966, Thierry Grégoire est initié à la photographie vers l’âge de 12 ans par un parent, professeur d’arts plastiques et sérigraphe. En 2016, il quitte l’agglomération lilloise à la recherche d’espace de liberté fuyant ainsi la froide minéralité de ses perspectives urbaines. C’est dans le Beaujolais, à Romanèche-Thorins dans le département de Saône-et-Loire, qu’il s’installe avec sa famille. D’une ancienne pratique essentiellement urbaine et spontanée, son rapport à l’image change alors. Son art photographique devient plus posé, moins instinctif, le positionnant ainsi dans des projets à long terme. Il se questionne dès lors sur l’évolution des territoires et de notre société. Thierry s’attache maintenant aux sujets environnementaux et documentaires. 

© 2021 - Yann Défachelles

J’ai grandi et vécu au cœur de la métropole lilloise pendant une cinquantaine d’années avant d’arriver dans le Beaujolais. Ayant déposé mes affaires à Romanèche-Thorins, j’ai lentement fixé de nouveaux jalons géographiques, culturels et amicaux. Mon réflexe premier fut d’explorer et d’observer ma région d’adoption, figer par l’image ce nouveau territoire et petit à petit m’enraciner dans ces paysages de monts et de vaux. Errant au fil des routes et chemins, je suis toujours fasciné par la quiétude qui se dégage de ces lieux durant les périodes automnales et hivernales. Le silence qui y règne, propice à la méditation, n’étant perturbé de temps en temps que par le bruit de mon déclencheur.

La pandémie de Covid-19 frappe la France de plein fouet. Le président de la République s’adresse à la population et annonce, à plusieurs reprises, que nous sommes en guerre. S’ensuit l’instauration d’un isolement généralisé, le pays est à l’arrêt. Plus tard, nous retrouvons nos libertés, assorties de multiples contraintes. La vie reprend lentement son cours, l’épidémie semble être maitrisée. Survient une seconde vague, bien plus virulente. Un nouveau confinement est institué, accompagné de règles strictes quant à nos déplacements. Mon espace photographique se réduit drastiquement. Il vient à se limiter, le temps d’une heure par jour, à un kilomètre autour de mon domicile.

Cette série, en cours, est réalisée en hommage à Robert, Alfred, Antoine, CAVELART. Né à Calais le 30 janvier 1919, il est décédé à Belleville-sur-Saône le 25 septembre 1974. Il avait cinquante-cinq ans. C’était mon grand-père, je ne l’ai malheureusement pas connu. Personne n’en parlait dans la famille, j’ai toujours eu le sentiment que le sujet était tabou. J’ai appris, il y a trois ans, qu’il s’était suicidé. Il a été initialement inhumé dans le carré des indigents. Quelques années plus tard, ma mère a effectué les démarches pour l’en sortir. Il repose, depuis, en la concession n° 587 du cimetière de Belleville. Je ne connais toujours pas le pourquoi du comment il s’est retrouvé dans le Beaujolais.

Thierry GREGOIRE - Photographe. Je suis basé à Romanèche-Thorins en Saône-et-Loire, à quinze kilomètres au sud de Mâcon, au coeur du Beaujolais. Outre mes travaux personnels, je réalise tous types de reportages photographiques pour les professionnels, les institutionnels et les particuliers. Si vous avez un besoin, je suis à votre disposition pour la réalisation de vos prises de vues. N’hésitez pas à me consulter.

Les photographies et textes présents sur ce site sont protégés au titre du droit d’auteur ainsi qu’au titre de la propriété intellectuelle. Aucune reproduction ou représentation ne peut en être faite sans un accord préalable et écrit. © Thierry GREGOIRE - Tous droits réservés.